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LUMINOTONE 02
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2023, installation de Percept-Lab : Filippo Fabbri, chercheur-compositeur – Laurent Karst, architecte-designer – Olivier Buhagiar, photographe – assistés de Etsy Ntinyari avec la complicité de Selim Belhassine et Jean-Loup Dierstein, spécialistes ondes Marthenot

© Percept-Lab 2023

Présentée en avant-première au Salon Réalités Nouvelles 2023, l’installation Luminotone 02 révèle un univers sonore et vibratoire qui irradie l’espace tout entier, en dessinant d’étonnantes figures lumineuses géométriques synchronisées, en perpétuel changement et mouvement.

POSTULAT

Depuis ses premiers pas, l’être humain est immergé dans les stimuli externes et internes fournis par ses cinq sens. Sans cesse, notre cerveau essaye de les interpréter et de leur attribuer une signification. Notre éternelle recherche de sens nous pousse à tisser des liens, à construire des relations, à nous donner des repères, inventer des instruments de mesure et des mètres étalons, qui esquissent en continuation la carte géographique de notre propre connaissance, de notre compréhension du monde et de notre existence.
Il nous arrive parfois de trouver du sens et des significations dans des endroits improbables ou insondables : par exemple, d’extraire des formes dans les nuages ou dans le brouillard, d’identifier des paroles et des mélodies dans du bruit sonore. C’est le phénomène bien connu de la « paréidolie » où l’imagination pousse nos notre capacité d’interprétation à l’extrême. Elle est ainsi capable de transformer le réel. C’est donc un procédé involontaire de création, qui par instants nous transforme en artistes, en artisans, en inventeurs, et qui repousse les frontières de l’inconnu à travers un acte créatif, expression de notre identité.

 

Luminotone : nom masculin, du latin lumen, luminis (qui signifie lumière) et tonus (qui signifie, en musique, le ton ou la tonalité). Le luminotone est un séquenceur vibratoire et sonore de morphing lumineux, une métamachine qui produit une infinité de figures optiques lumineuses géométriques en fonction de fréquences vibratoires et sonores déterminées. Cet appareil, ou métamachine, a été créé en 2023 par le collectif arts et sciences Percept-Lab, fondé en 2019 par Filippo Fabbri, chercheur/compositeur et Laurent Karst, architecte/designer.

 

Le luminotone est composé de 2 plaques de verre de petite dimension, l’une verticale et l’autre horizontale disposées à 90° l’une par rapport à l’autre. Sur ces deux plaques de verre sont fixés des excitateurs audio équipés de petits miroirs optiques. Un laser placé à 45° par rapport à l’un des miroirs est redirigé sur le centre du second. Le faisceau est ainsi renvoyé parallèlement, en retour, à travers une lentille de verre dessinant par projection des figures géométriques lumineuses lorsque que les plaques de verre vibrent, actionnées par les excitateurs audio.

 

Luminotone 02 est une réinterprétation sensible des travaux du mathématicien français Jules Antoine Lissajous (1822-1880) pour accorder des diapasons. Elle procède de trois phénomènes synchronisés de façon à livrer une expérience sensorielle et esthétique inédite : la nature vibratoire d’un corps (ici une plaque de verre), le son généré par des excitateurs audio et la réflexion optique d’un laser sur des miroirs dessinant des formes lumineuses géométriques analogiques en perpétuel changement et mouvement.

 

En 1883, Lissajous avait utilisé plutôt la vision comme outil de mesure, pour accorder entre eux deux diapasons, en générant des figures optiques. Il avait pour cela disposé deux diapasons sur une table, l’un sur un plan vertical et l’autre sur un plan horizontal sur un support. Les branches de chaque diapason, orientées à 90° l’une par rapport à l’autre étaient alors équipés de petits miroirs optiques. Il plaçait dans l’axe, à 45° du premier miroir, une forte lumière qui se reflétait dans l’autre miroir pour créer un faisceau en réfraction, visible à travers une petite lunette optique. Lorsqu’il actionnait les deux diapasons, les faisant vibrer, et que les sons se faisaient entendre en simultané, il pouvait alors observer dans la lunette de nombreuses figures optiques. Un relevé précis de ses figures lui permettait ensuite « d'accorder visuellement » deux diapasons.

 

Le dispositif présenté ici est constitué de deux luminotones qui fonctionnent en simultané, dessinant deux figures côte à côte, instaurant un dialogue sonore, visuel et vibratoire, matérialisé par deux figures lumineuses en transformation continuelle. Cet étrange ballet géométrique nous livre ici une expérience esthétique inédite qui englobe l’espace tout entier par ses vibrations, ses sons et ses projections lumineuses. Il opère une concordance de phénomènes variables qui instaure une synesthésie, un maillage sensoriel, dans lequel certains stimuli génèrent une perception additionnelle inhabituelle, basée sur la synchronicité de la vibration, du son et de la lumière. Libre alors à l'observateur de déployer son propre imaginaire autour de ces phénomènes synchronisés.

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Percept-Lab est un collectif artistique pluridisciplinaire – créé en 2021 par Laurent Karst, architecte-designer, enseignant à l’ENSA Dijon en architecture et design d’espace, et Filippo Fabbri, chercheur-compositeur et maître de conférences à l’université Paris-Saclay – qui a pour vocation de développer des œuvres et des installations avec une forte empreinte sensorielle autour de processus de dialogue entre arts et sciences. 

Percept-Lab est le prolongement d'une recherche initiée depuis plusieurs années autour d'une collaboration avec l'École polytechnique au sein du collectif Labofactory créé en 2005. Ce travail de recherche entre arts et sciences a produit plus de 25 œuvres, présentées en France et à l'étranger dans le cadre de nombreuses expositions et événements à la fois artistiques et scientifiques. Le collectif a pour but de rassembler des chercheurs, des artistes, des designers, des compositeurs, des philosophes et des créateurs de différente nature, autour d'une synergie nouvelle entre arts et sciences. 

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